Jacques Seigneret (Jazz-Rhone-Alpes.com):
Carte blanche à Mario Stantchev chez Lyon Music qui invite Tiboum

jeudi 10 mars 2011

Ti Boum et stantchev

Mario Stantchev et Tiboum Guignon

 

« Ne demandez pas votre chemin à qui ne sait pas s’égarer »

Apporter un compte rendu d’une soirée musicale relève assurément d’un déplacement du sens de la musique, un souvenir ! En effet, comment faire revivre des sons, des images, des regards, par la moulinette de mots. Il faut être poète pour sublimer des sensations plus physiques que mentales, ce dont je ne suis pas.

Malheur à celui qui prétend voyager physiquement sans participer ! et c’est bien un voyage que nous avons vécu ce jeudi 10 mars au Salon de Lyon Music d’Yves Dugas.

Deux des-pays-ants d’origine « étrangers » le musicien du lieu Mario Stantchev dont la présentation ne serait plus à faire, et pourtant comment ne pas « s’enflammer » en écoutant ce « wanderer » qui d’une rive du Danube nous transporte dans les champs de coton. De musique traditionnelle bulgare aux « chants du blues ».

Sa main flirte avec les balancements les plus variés, de la valse au Be bop en passant par les vagues de la mer. Il faudrait être poète pour décrire la musique de Mario.

Associé ce soir là à un autre « chant de la terre » , « La musique suggère des idées analogues dans des cerveaux différents » Pierre « Tiboum » Guignon, comme son surnom l’indique, sa musique est percussionniste. Membre Fondateur du jazz club de Chalon sur saône. « Le premier jour, Dieu fit le vent, le lendemain, l’Homme inventa le tambour » se plait à ironiser Tiboum. Musicien avant tout, Pierre rythme des sons, sa démonstration de « clapement » surtout à 3 heures du matin, accompagné d’un filet de bœuf nous fait partager son chant de coton ; son physique enrobant un bonheur de vivre de « cabaret » (victoire de la musique et Molière en 1987) en ferme de jazz.

Pierre s’amuse, il joue des « scènes d’enfants » tapant sur des cordes sensibles à fleur de peau, (le maître des lieux est plein d’attention…) faisant partager ses rythmes obsessionnels en choeur avec le public qui en redemande.

L’air, la terre et le bourguignon ne sont pas devenus par hasard les trois mamelles d’un jazz-monde à lui tout seul.

La soirée de duettistes avait débuté sur des compositions de Mario non réglées comme du papier à musique, mais immédiatement l’osmose s’est produite. Des baguettes, des balais, des pompons et … des cordes ont fait naître des musiques qu’on appelle jazz. De l’instant présent, voyage dans un temps suspendu, Allons en paix !

Merci à l’amoureux d’une aristocratie de l’intelligence des lieux, en voie de disparition ; ses masques vénitiens lui vont si bien.

Jacques Seigneret

Source : http://www.jazz-rhone-alpes.com/110314/#lyonmusic